L'ÉGLISE:
A l'écart du bourg, dans un environnement bucolique, petite rivière, vieux lavoir, bois, cimetière à flanc de coteau, vieille maison (ancien prebytère), se trouve l'église de Saint-Romans-Lès-Melle. Afin de s'adapter au terrain, son chevet est orienté au sud.
Pour sa datation, peu de renseignements nous sont parvenus. Dans le cartulaire de l'Abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers (935-1155), nous trouvons une donation effectuée au 11em siècle par Thibaud Bucca, seigneur de Melle, de l'église de Saint-Romans.
Dans le courant du 12em siècle, une seconde reconstruction par la datation de deux inscriptions sur la façade.
La façade est très sobre, dont les chapiteaux s'ornent soit de feuillage soit de gros masques dont l'un englouti sa colonne (engoulant). Mais à Saint-Romans, le sculpteur au lieu de placer ses motifs sur un même chapiteau ou 2 chapiteaux distincts, a su exploiter l'espace entre les deux. Du côté sud du portail, un lion placé sur le mûr s'approche d'une tête humaine. Dans plusieurs églises situées dans les environs de St Romans, nous trouvons les mêmes thèmes de sculptures (ex: Périgné).
A l'extérieur, nous trouvons des pierres gravées de marques lapidaires, des V, des demi-cercles sécants, des fleurs de lys, des flêches, des A surmontés d'une barre.
Au milieu du 15em siècle, après la fin de la guerre de 100 ans, s'ouvrent de nombreux chantiers de reconstruction ou de restauration. De cette époque, date la massive tour polygonale abritant l'escalier à vis menant au clocher, ornée de ses archères sur les 3 faces. Au linteau de la porte, un blason avec une croix entre 3 coquilles, référence au pélérinage à Saint Jacques de Compostelle, dont l'une des routes traverse le Mellois.
Peut-être de cette époque, datent les deux blasons de la famille de Poix au contrefort plat de la façade, l'un pour Jean de Poix, l'autre pour Jeanne de Poix, sa fille, dont le logis est tout proche. Cette famille a peut être aidé financièrement les travaux et pour le remercier à t-on posé sur la façade leurs armoiries.
Nous entrons dans cette église en descendant quelques marches (comme pour beaucoup d'églises romanes), nous apercevons une nef unique qui nous mène vers le choeur.
A gauche du choeur, a été bâtie une chapelle seigneuriale, Sainte Catherine, dans laquelle se trouve les armoiries de Hugues-Jérôme de Champagne et de son épouse Françoise Madeleine de Champagne de Suze, gravées en 1720, seigneur de Saint-Romans et propriétaires du logis.
Dans la nef, remarquons la différence entre les baies du mûr de droite, régulières entre chaque pilastre et celles du mûr de gauche: d'abord géminées, puis sous forme de niche avec la statue de Sainte Thérèse, trace d'une porte visible de l'extérieur, et enfin une baie gothique.
Le long du mûr, nous trouvons la trace de murets (presque au niveau du sol actuel), qui servaient de banquettes aux pauvres au Moyen âge. A Melle, dans l'église Saint Hilaire, on retrouve ces bancs de pierre. Lors de la dernière restauration en 1972, a été découvert des traces sur les mûrs, de litres funéraires (bandeau noir en peinture ou tissu pour y déposer les blasons des défunts enterrés dans l'église) et traces d'étoiles peintes en rouge. Suite à cette restauration par les habitants de Saint-Romans, l'église fut classée monument historique en 1977.
Les dalles funéraires de deux fermiers généraux ont été incrustées dans le mûr lors d'une réfection de l'église, couran,t du 20em siècle, ainsi qu'une partie du dallage. Il y a celle de Françoisz Allain de la Baronnie de SaintRomans décédé le 21 12 1734 et la seconde concerne Daniel François Chabot décédé le 09 01 1752 (le mot baronnie a été bûché, sur les deux plaques, probablement à la révolution).
A droite, un petit personnage nous salue.
A gauche, percement d'une fenêtre en vis à vis de l'escalier qui doit dater de la reconstruction du 15em.
L"entrée du choeur présente un fort dévers, on y accède par trois marches. A gauche, le chapiteau présente un décor de feuillage et celui de droite un décor de nids d'abeilles. La voûte est en cul de four.
Dans le fond du choeur, au sol, nous trouvons peut être l'autel primitif roman. Sur cette pierre nous trouvons trace au centre d'une grande croix et quatre petites croix aux angles (croix de consécration).
Eléments protégés :
Eglise (cad. B 331) : classement par arrêté du 25 mars 1977
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LE TEMPLE:
Pour faire suite à une délibération du conseil municipal du 27 mars 1843 sous la présidence du maire, Pierre Ernest Chabot, aussi mèdecin, il fut décidé la construction d'un temple au milieu du village à une extrémité du champ de foire. Le montant du devis était de 5072,23 francs, financé par la commune et l'état. L'architecte, concepteur des plans et devis était Bernard Gurs qui assurait aussi la surveillance et l'avancement des travaux.. Baptiste Rossipon est l'entrepreneur, demeurant à Melle. La construction dura de 1844 à 1846. La réception des travaux se fit le 28 mars 1846, l'inauguration eut lieu le 12 avril 1846, jour de Pâques mais les travaux furent réellement terminés le 26 juin 1846.. Ce temple devait servir aux communes de Saint-Romans, Mazières, Paizay-le-Tort, Brioux et Périgné. Il fait partie de la douzaine d'oratoires protestants construits dans le second quart du 19e siècle dans quelques villages du Mellois. Construit sur un plan rectangulaire, l'espace intérieur est éclairé par 4 baies en plein cintre et la toiture est en longs pans couverts de tuiles canal. Aucun texte biblique sur les mûrs intérieurs, contrairement au temple de Melle, dallage pierre au sol, 4 marches en pierre pour l'accès à une porte d'entrée double en bois avec une imposte vitrée en plein cintre, une porte en façade arrière, sa chaire en bois face à l'entrée où montait le pasteur qui officiait et assurait prédication ou sermon, la table de communion avec la bible, des bancs alignés, sont quelques unes des particularités de ce lieu de culte. Depuis 1846 il y eut quelques réparations, en 1889, 1902 (charpente, plafond),avec l'aide des communes de Paizay le Tort et Mazières. Puis en 1938 (menuiseries), 1971 (suppression du mûr entourant le temple), 1973 (menuiseries, révision de la couverture, peintures extérieures), 1986 (réalisation d'un conduit de fumée en boisseaux et récupération d'un poële à Mazout pour le chauffage), travaux financés en commun avec Mazières au prorata du nombre d'habitants. Depuis les années 2000, travaux de crépissage, toiture, couverture, menuiseries, et rampe béton d'accès avec rambarde métallique afin de respecter les normes européennes pour les personnes à mobilité réduite.
LES LAVOIRS:
Les lavoirs ont évolué au fil du temps, passant au 19e siècle d'un équipement prioritaire pour une utilisation massive voulu par l'état, à du patrimoine national à conserver et à restaurer pour la mémoire de notre passé. Beaucoup de nos lavoirs ont vu le jour après la catastrophe épidémique de choléra de 1849. Les communes à cette époque reçurent des aides afin de se doter d'un lavoir public. Une loi du 3 février 1854 par l'Assemblée Nationale vote un crédit de 600.000 francs, destiné à construire des édifices, car promouvoir une hygiène plus rigoureuse demandait des lavages plus fréquents, avec un meilleur confort pour les laveuses, conférant au linge le rôle de vecteur de santé physique, morale et de pureté. Après quoi le lavoir est resté l'outil incontournable relatif à la propreté jusque dans les années 1960.
Sur la commune de Saint-Romans, nous avons 5 lavoirs publics dont 3 sont couverts. Ces lavoirs sont tous dans des parties basses de la commune, et il faut imaginer les descentes au lavoir avec du linge sec, et les remontées du lavoir avec le linge mouillé et plus lourd. Certaines femmes y allaient avec une brouette et le fils pouvait aider en accrochant une corde et en tirant (récit d'un ancien qui expliquait ce stratagème pour monter la venelle aux rats et rejoindre La Garenne).
Lavoir place de l'église:
Situé à moins d'une centaine de mètres de l'église romane, ce lavoir couvert est construit sur un ruisseau venant des sources de Font-Maye. Il était appelé "le lavoir de la cure", même si les lavandières pouvaient venir du bourg ou de la Garenne.Le bassin est cimenté, avec ossature bois, charpente bois, bardage bois sur 1 côté et tuiles canal. Un muret en pierres protége du vent d'est..Sur le plan cadastral Napoléonien datant de 1832, l'emplacement de ce lavoir est représenté, sans qu'il y soit noté "lavoir". Diverses réparations en 1909, 1938, 1978, et 1985.
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Lavoir de Font-Maye:
Ce lavoir couvert est situé au sud du lieu dit de Pompérain, dans les bois de Font-Maye. Il est alimenté par des sources. Dallage en pierre, pourrait dater du 3em quart du 19e siècle. Murets pierres sur 2 côtés, poteaux et charpentes bois, couverture tuiles canal, bardage bois refaits en 2005 et 2006. Il n'est pas représenté sur le plan cadastral Napoléonien de 1832. Divers travaux en 1910, 1920 suite à la chute de 2 noyers.
Sur Negressauve, La Brousse, Pompérain, il n'y avait pas de lieu pour laver le linge et les personnes devaient aller à Font-Maye pour y faire la lessive. Le plus dur était le retour, au départ de Font-Maye où il y a une petite côte avec des pierres glissantes.(récits d'anciens).
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Lavoir d'Étrochon:
Le grand lavoir couvert des Roches, se trouve au sud-est du village d'Étrochon, alimenté par 2 sources, dont une maçonnée, pourrait dater du 1er quart du 20e siècle (non représenté sur le plan cadastral Napoléonien de 1832). Dallage en pierres, il est bien protégé du vent par 3 murets en pierres. Ossature poteaux et charpentes bois, couverture en tuiles canal. Divers travaux en 1909, 1910, 1985, 1989.
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Lavoir des Vallées:
Ce lavoir non couvert est situé sur la gauche avant d'arriver dans ce village. Il est de petite dimension, dallage en pierre et alimenté par une source. L'emplacement est représenté sur le plan cadastral Napoléonien de 1832. Pourrait dater du 18e siècle.
Lavoir proche du moulin du Grand-Siaume:
Ce lavoir découvert est le plus petit de notre commune, il est situé à proximité du moulin du Grand-Siaume et est alimenté par une source. Il pourrait dater du 18e siècle.
LES PUITS:
Avant que l'eau courante arrive aux robinets de nos maisons, les eaux des puits et des sources étaient utilisées pour boire, pour les cuissons, pour laver et se laver, pour faire boire les animaux.
Puits sur le bourg:
Ce puit communal situé sur la place du champ de foire a été creusé en 1831 par Louis David, maçon à Loizé.
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Puits à Negressauve:
Puits muni d'un volant cranté, pourrait dater du 20e siècle.
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Puits à la Brousse:
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Puits à Étrochon: Le village d'Étrochon est équipé de 2 puits communs, 1 antérieur à 1832, l'autre postérieur à cette date.
LES PONTS EN PIERRES:
Saint-Romans-Lès-Melle possède 2 ponts en pierres fait de tabliers en pierres plates reposant sur des pierres posées verticalement.
Ce sont des passerelles qui permettaient de traverser la Béronne sans se mouiller les pieds. Les datent de construction ne sont pas connues, sont-ils des ponts romains, gués Gallo-romains, des passerelles médiévales, datent-ils du Moyen-age ou sont-ils plus récents.
Le pont de Mougnon:
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Le pont des Vallées:
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